Il n’est pas rare d’entendre dire dans le monde actuel, que l’OTAN
a fait son temps, et qu’elle devrait faire place à une organisation qui réponde
aux donnes de la société internationale contemporaine. En effet, l’OTAN fait parler, fait écrire
et suscite des interrogations diverses,
voire diamétralement opposés notamment depuis l’abolition du communisme. Qu’est
ce que l’OTAN ? Comment fonctionne-t-elle ? Où aussi, pourquoi existe
t’elle encore de nos jours ? . C’est
donc autour de ces interrogations que va s’articuler notre travail.
Toutefois, avant de tenter d’y apporter des réponses, force est de situer le
cadre géostratégique de cette organisation par une fixation institutionnelle
d’une part et par une distinction conceptuelle, d’autre part.
Sur le plan institutionnel, l’OTAN incarne l’un des piliers, sinon
l’épine dorsale du système de défense euro-atlantique et également
Euro-Asiatique[1].
Autrement dit, à coté de l’organisation pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE ), du conseil de l’Europe, de l’union européenne, et de l’union de
l’Europe occidentale (UEO )[2],
l’OTAN ou l’organisation du traité de l’atlantique Nord apparaît comme étant le
bras armé de la zone atlantique Nord. Il va de soi que ce dispositif de défense
stratégique européen dont fait parti l’OTAN, ne peut entrer en conflit avec le
système onusien qu’il lui est hiérarchiquement subordonné, mais cela n’empêche
qu’en tant qu’organisme régional du chapitre VIII[3]
de la charte de l’ONU, l’OTAN peut désormais apporter son concours aux Nations
Unies[4]. Cependant, sur l’ensemble des organisations
régionales de ce système de sécurité, de nos jours seul l’OTAN s’occupe des
questions de défense[5].
Sur le plan conceptuel, il est à ne pas confondre les concepts de
« défense européenne » et de « défense de l’Europe » l’un
postule que ceux-ci prennent directement en charge la défense de leurs intérêts
vitaux, contrairement à l’autre qui implique l’existence d’un système de
sécurité pour défendre l’Europe occidentale sans qu’il soit nécessairement
dirigé par les Européens. C’est le model de l’OTAN, dont il convient de voir en
premier lieu sa création et son développement [ I ], avant de finir par la
question de sa raison d’être notamment depuis la chute du mur de Berlin à nos
jours [ II ]
I. Création et developpement DE L’OTAN
Constituée au départ entre dix pays de l’Europe de l’Ouest, le
Canada et les Etats unis, l’OTAN incarne le pendant militaire de l’alliance
économique qui avait conduit en 1948 à la création de l’organisation européenne
de coopération économique. En effet, l'organisation du traité de l'Atlantique
Nord[6]
a été fondée en 1949 et son siège est à Bruxelles. Elle compte de nos jours,
dix-neuf Etats membres qui sont les membres de l'UE[7],
le Canada, les Etats-Unis, l'Islande, la Norvège, la Turquie et depuis le 12
mars 1999 la Pologne, la Hongrie et la République tchèque. Dans sa forme
première, l’OTAN est surtout une coalition de type traditionnel [ A ] . Cependant le traité constitutif créait dés le
temps de paix un embryon d’organisation permanente sous forme de conseil et de comité [ B ][8].
A. Le traité et L’organisation de
l’Atlantique nord.
La création à Washington de l’organisation du traité de
l’atlantique Nord est une conséquence du constat de la séparation de l’Europe
par ce que le Britannique W.Churchill avait nommé en 1946 un « Rideau de
Fer ». En effet, si la diplomatie américaine s’était résignée au rideau de
fer, elle ne pouvait risquer de voir les
pays qui avaient jusqu’ici échappé au contrôle de l’Ex-URSS, passer sous
celui-ci. Or à l’hiver 1946 – 1947, non seulement la Turquie éprouvait les
pires difficultés à soutenir l’Etat de mobilisation permanente que les
revendications soviétiques sur les détroits lui imposaient, mais la crise
économique et son corollaire, la misère, menaçaient de plonger dans le
désespoir des pays comme la Grande-Bretagne et d’avoir, dans d’autres comme la
France ou l’Italie des conséquences d’une immense portée. Aussi durant l’hiver
et le printemps de 1947, les Etats-Unis adoptaient la politique de
l’« endiguement »
Le 12 mars, la
« doctrine Truman » proclamait leur détermination à se substituer
dans le rôle de protecteur de la Grèce et de la Turquie, aux britanniques qui
ne pouvaient plus l’assumer. Le 5 juin à HARVARD, le secrétaire d’Etat George
Marshall annonçait un plan destiné à apporter une aide substantielle aux
« veilles nations » . Mais si
une aide militaire était prévue pour la Grèce et la Turquie, il n’en était
nullement question, dans l’esprit des dirigeants des Etats-Unis, pour les
autres pays d’Europe occidentale. Pourtant, deux ans après la signature du
traité de l’atlantique Nord intervenue le 04 avril 1949, la décision de créer
une « Armée atlantique intégrée », traduisait le glissement de
l’endiguement du domaine économique et financier vers le terrain stratégique.
Deux facteurs avaient en effet incité certains des pays Ouest-européens à
réclamer une aide et une garantie militaire des Etats-Unis.
Tout d’abord, la brutalité des réactions de Staline face au plan
Marshall, sema l’inquiétude chez ses bénéficiaires. En suite, certains Etats,
en particulier la France, redoutaient la constitution réclamée par Washington,
d’un gouvernement ouest-allemand, de même que les réactions que cette décision
provoquerait dans l’autre camp. Dés la fin 1947 la France et la Grande-Bretagne
avaient pris contact avec les Etats-Unis
à la demande de ces derniers, français et Britanniques signaient en mars 1948,
le traité de Bruxelles avec les pays de Benelux. Peu après canadien,
Britanniques et américains entamaient à Washington, des pourparlers secrètes
sur un traité de « défense
collective pour la zone de l’atlantique Nord ». En juin, le sénat
américain votait une résolution[9]
qui préconisait le soutien des Etats-Unis aux accords « régionaux et
collectifs pour la légitime défense » et leur association « selon le
processus constitutionnel avec ceux de ces accords […] fondés sur une
auto-assistance et sur une aide mutuelle permanentes […] dans la mesure où ils
affectent leur sécurité Nationale »[10].
Le déclenchement du Blocus de Berlin[11]
hâtait l’ouverture des négociations officielles. A la fin de l’année un projet
de traité était prêt. Le 04 avril 1949, le traité de l’Atlantique Nord était
ainsi signé par les représentants des douze premiers pays membres[12]
. Par la suite, presque tous les pays occidentaux sollicités donnèrent leur adhésion au traité
à la seule exception de l’Irlande et de la suède qui préfèrent s’en tenir à
leur neutralité traditionnelle. Ainsi, le pacte Atlantique est une alliance qui
prévoit, en cas de menace en Europe ou en Amérique du Nord, une concertation.
En cas d’agression sur le territoire des Etats membres : « l’action
que chaque partie juge nécessaire y compris l’emploi de la force armée »[13].
D’où l’importance de voir sa structure ainsi que son fonctionnement.
B. Structure et fonctionnement de L’OTAN.
Bien qu’il soit une alliance militaire, Dés le temps de paix, le
traité de Washington créait un embryon d’organes où chaque partie était
représentée. En effet, l’article 9 stipule que: « Les parties
établissent par la présente disposition un Conseil, […], Il constituera les organismes
subsidiaires qui pourraient être nécessaires; […], il établira immédiatement un
comité de défense qui recommandera les mesures à prendre pour l'application des
articles 3 et 5 ». Cela dit, comme
organes principaux, on retrouve en première position un conseil ainsi qu’un
comité de défense. Cependant, quatorze
mois après la signature du pacte de l’atlantique, il fut décidé de créer une
structure politique et militaire permanente. Ainsi à coté du conseil, on
retrouve un secrétariat général administratif, ainsi qu’une pyramide de
commandements militaires régionaux et multinationaux, sous l’autorité de deux
commandements suprêmes. L’un uniquement naval : le «SACLANT[14]»,
et l’autre concernant tous les armées : Le «SACEUR[15].
De même, il a été crée pour planifier la stratégie de l’alliance, un groupe
permanent : « STANDING GROUP [16]»,
composé de représentant des Etats majors américains, Britanniques et français.
En ce qui est des comités prévus par le traité, conformément à l’article 9
précité, jusqu’à nos jours, ils ne cessent d’être crées aux besoins de
l’organisation. Une fois crées, ils sont responsables de domaines particuliers
dont A titre de référence on peut
mentionner : Le Comité des Plans de Défense. (Défense et planification de
la défense collective). Le Groupe des plans nucléaires: (questions politiques
liées aux forces nucléaires). Le Comité Militaire (recommande aux autorités
politiques de l'OTAN les mesures jugées nécessaires à la défense commune et
établit des directives sur les questions militaires) [17]. En somme, comme organes on retrouve un
Secrétariat international qui apporte son concours au Conseil et aux comités,
mais aussi une assemblée parlementaire[18]
qui réunit des délégations de parlementaires des pays membres de l’Alliance
atlantique[19].
Dans l’intervalle des sessions, l’assemblée organise régulièrement des missions
dans les différents pays membres ou partenaires de l’OTAN qui sont des
occasions de rencontrer les responsables des politiques de défense[20].
Quant au fonctionnement de l’organisation, Au niveau politique,
Tout tourne autour de l’organe directeur qui est le Conseil. Composé des ministres des Affaires
Etrangères, des Finances et de la Défense des divers pays, et de leurs
représentants permanents qui ont rang d’ambassadeur, le conseil se réunit deux
fois par an en session ministérielle. Mais afin d’assurer le travail en
continu, les représentants se voient à la demande, presque chaque semaine.
Notons aussi, qu’Au sein du conseil, chaque nation membre de l’OTAN dispose
d’une voix, et d’un droit de veto puisque domine la règle de l’unanimité. Le
Conseil est donc le cerveau politique de l’Alliance, définissant la stratégie
et veillant à ce que les besoins des autorités militaires soient satisfaits,
dans la mesure des possibilités financières de chaque pays. Le Secrétaire
Général, président permanent du Conseil, dirige le secrétariat international,
véritable administration dont les membres sont détachés par leurs gouvernements
respectifs et qui ne dépendent que du Secrétaire Général, qui peut également
recruter des fonctionnaires en son nom propre[21].
Sur le plan logistique, Le financement civil et militaire
est assumé par les pays membres selon un principe de partage des coûts. Ceci,
implique que Chaque membre affecte à l’Organisation un certain budget et un
contingent de soldats qui sont intégrés[22],
C’est-à-dire ces derniers, passent sous les différents niveaux de commandement
de l’OTAN[23].
Le Comité Militaire est composé comme nous l’avons vu, des chefs d’état-major
des diverses nations et se réunissent chaque fois que nécessaire et au moins
trois fois par an. Toutefois, pour rendre effectif le pouvoir militaire de ce
Comité, a été créé le Groupe Permanent, comprenant des représentants des
état-majors de chaque pays. En 1963 est institué un état-major International de
Planification : comprenant environ 150 officiers, sous-officiers et civils.
C’est l’organe exécutif du Comité Militaire.
Sur le plan stratégique, Six commandements subordonnés se partage
le terrain qu se subdivise ainsi :
partie occidentale de l’Atlantique, partie orientale de l’Atlantique, zone ibéro – atlantique[24].
Pendant les années de coexistence pacifique[25],
puis de la détente[26],
l’OTAN et le Pacte de Varsovie campaient
face à face, conscients qu’ils leur fallait gérer au mieux l’équilibre de la
terreur. A partir de 1985, l’arrivée de Gorbatchev puis après 1989 l’éclatement
du bloc communiste et l’effondrement de l’URSS change complètement la donne. Le
traité de Washington en 1987 organise le démantèlement de tous les missiles américains
et soviétiques de portée intermédiaire. Le traité START I [27]
signé en juillet 1991 prévoit de réduire considérablement les armes nucléaires
stratégiques: le nombre d’ogives est ramené pour chaque camp à environ 6000.[28]
Parallèlement, les accords FACE[29]
déterminent un nouveau paysage militaire en Europe, d’autant que le pacte de
Varsovie est dissout le 01 juillet 1991.
Delà s’ouvre un nouveau débat pour
l’OTAN.[30]
II. L’OTAN et
l’après guerre froide.
La fin de la guerre froide et du coup la disparition du pacte de
Varsovie a suscité des vives débats qui peuvent s’articuler d’une façon
générale d’une part sur la raison d’existence de l’OTAN [I], et d’autre part,
sur l’OTAN et le contenu sécuritaire de cette nouvelle carte géostratégique de
la zone euro-atlantique. [II]
A. L’OTAN et sa
surprenante résistance aux changements.
Il est clair que la fin de la guerre froide aurait pu remettre en
cause l’existence de l’alliance ou du moins son fonctionnement, puisque sa
raison d’être, toujours invoquée par les gouvernements occidentaux, était de
faire face à une menace réelle ou supposée, venant du camp de l’Est, Or ce camp
n’existait plus. Pourtant, aucun des gouvernements européens n’a paru vouloir,
à cette occasion, reprendre plus de liberté d’action. Tous, au contraire, ils
se sont déclarés en faveur du maintien de l’OTAN, et même du renforcement de
ses structures politiques et militaires. Cette persistance s’explique d’une
part par le poids qu’occupent les Etats-Unis sur la scène internationale, qui
voix désormais l’OTAN comme un instrument qui lui permet d’asseoir sa
domination sur le théâtre européenne[31].
Et d’autre part, avec la mort du pacte de Varsovie, fut une occasion unique qui
s’offrait en Europe afin d’édifier une meilleure architecture de sécurité dans l’ensemble
de la zone euro-atlantique, désormais plus large et plus européenne.
En effet, depuis le démantèlement du bloc soviétique, Les
Etats-Unis, tout en retirant une part substantielle de leurs forces déployées
jusque là en Europe, ont tenu à maintenir une organisation qui assure leur
prépondérance politique et stratégique sur le théâtre européen. Ceci s’est
opéré en renforçant l’intégration des forces qui en dépendent[32],
allant jusqu’à obtenir qu’elles puissent intervenir hors de l’aire géographique
constituée par le traité de l’Atlantique Nord[33].
Cependant du coté européen, leur persistance à maintenir l’OTAN après la fin de
la menace soviétique, s’inscrit dans l’objectif d’assurer pour tous une plus
grande stabilité et une plus grande sécurité plus européenne sans récréer les
lignes de division d’autrefois. Ceci est d’autant plus significatif quant on
sait que pour 13 des 14 membres européens de l'Alliance, l'OTAN constitue le
cadre privilégié de leur défense, d’autant plus qu’une part importante de leurs
forces est affectée à l'Organisation. Ce qui explique non seulement leur
réticence durable à l'égard de l'émergence d'une organisation européenne de
défense qui soit distincte de l'OTAN, mais aussi leur attachement indéfectible
à celle-ci[34].
Dans ce contexte, la France qui jusqu’à là s’était retiré de l’organisation
militaire intégrée[35],
a en partie réintégrée l’organisation militaire[36],
dans le but d’obtenir la création d’une force exclusivement européenne au sein
de l’OTAN[37].
Mais il a été décidé, par l’accord de Berlin de décembre 1996, que cette
dernière n’agirait qu’avec l’approbation de l’OTAN. Ainsi, l'Alliance joue un
rôle fort, actif et essentiel, étant l'une des pierres angulaires de la
stabilité et de la sécurité en Europe[38].
C’est dans ce sens que le Conseil de l'OTAN de janvier 1994, à Bruxelles, a
reconnu l'importance de définir une identité européenne spécifique en matière
de sécurité et de défense[39].
Dans ce cadre les Européens disposent à l'intérieur de la structure militaire
de l'OTAN, d'éléments désignés dans des fonctions de commandement et disposant
d'une "double casquette" : OTAN et Europe.[40]
B.
LeS nouveAUX aspectS de l’OTAN.
Avec la chute du mur de Berlin (novembre 89), la réunification de
l'Allemagne (octobre 90), la désintégration de 'l'Union Soviétique (décembre
91), les changements spectaculaires intervenus ailleurs en Europe centrale et
orientale, ont fait que l'attention au sein de l'OTAN s'est concentrée sur la
contribution que l'Alliance pouvait apporter à l'établissement de la sécurité
et de la stabilité dans une Europe en plein mutations géopolitique[41].
Cette attention s'est traduite par la création du Conseil de coopération
Nord-atlantique en 1991, cadre de concertation, d'abord avec les pays d'Europe
centrale et orientale. Ensuite, dans l’année 1994 a été mis en place le
Partenariat pour la Paix qui s'est voulu un instrument plus concret de
coopération militaire entre l'OTAN et ses partenaires notamment en Europe, à
travers la conclusion d'accords individuels, de programmes individuels, de
coopération[42]. Cette
évolution a connu une nouvelle étape en 1997, avec la création du Conseil du
Partenariat Euro-Atlantique qui s'est substitué au CCNA et coiffe le
Partenariat pour la Paix. Il regroupe aujourd'hui 44 Etats, les 16 Etats
membres de l'Alliance et 28 Etats partenaires.
C’est ainsi que l’OTAN
apporte sa contribution à une vaste architecture de sécurité européenne
en pleine évolution, qui se fonde désormais sur une coopération véritable à
travers toute l'Europe, en accroissant la stabilité et la sécurité de tous[43]. En effet, les États-Unis et l’Allemagne prirent l’initiative, à l’été de 1991, de
proposer la création d’un Conseil de coopération Nord-atlantique, rassemblant,
dans le cadre de l’O.T.A.N., les membres de celle-ci et ceux de l’ancien pacte
de Varsovie, pour discuter des questions de sécurité européenne de façon
ouverte.[44] Pour ce
qui est du PFP, Conscients de leur l’insatisfaction, dans cette époque de
l’après guerre froide, les États d’Europe centrale ont proposé en 1993 la
création d’un Partenariat pour la Paix[45] ,
permettant de sortir de la marginalisation systématique qui les frappe aux
seins des institutions sécuritaires européennes. Par conséquent, ce
partenariat, à une vocation principalement militaire et permet à l’Alliance de proposer à tous les
États européens, neutres compris, de s’associer à elle[46].
De la sorte, l’O.T.A.N. se prémunit contre le reproche éventuel de différencier
ses relations entre ses partenaires en particulier ceux issues de l’ancien bloc
soviétique. Il revenait en revanche à chacun des États de choisir lui-même
l’intensité des relations qu’il souhaitait établir avec l’O.T.A.N., puisque les
accords de partenariat étaient négociés individuellement entre l’alliance et
chacun de ses partenaires[47].
Ces accords pouvaient, en effet, se limiter à des échanges d’informations et à
des visites ou aller jusqu’à la participation commune à des opérations
militaires de gestion de crises, avec une grande variété de types de relations
entre ces deux extrêmes. L'adoption par l'Alliance du nouveau Concept
stratégique, en 1991, et la création de formations multinationales de maintien
de la paix, de gestion des crises et de défense collective, ont
considérablement renforcé le besoin de sortir ces activités de l'ombre, de leur
accorder plus d'attention et de les ré-dynamiser.
Dans ce contexte, le 18 janvier 1995, le Conseil de l'Atlantique
Nord a approuvé la création d'une nouvelle entité, l'Organisation OTAN de
normalisation[48] qui a
pour but d'augmenter l'efficacité militaire de l'Alliance par l'établissement,
le contrôle, la mise en pratique et la mise à jour d'un Programme OTAN de
normalisation[49]. Elle
est également chargée de coordonner les activités de normalisation d'un certain
nombre d'organes de haut niveau de l'OTAN qui traitent de ces questions[50].
La normalisation consiste pour l’organisation approuvée et reconnue, dotée
d'éléments à différents niveaux, est chargée de la coordination de l'ensemble
des questions de normalisation au sein de l'OTAN, de rapprocher toutes les
parties qui s’occupent d’un domaine quelconque, à savoir les pays, l'Etat-major
militaire, le Secrétariat, et les GCO[51].
Ainsi, les questions de normalisation seront désormais traitées au plus haut
niveau politique au sein de l'OTAN alors qu'autrefois, elles atteignaient
rarement le Conseil. En même temps, les pays seront représentés à un plus haut
niveau que dans le passé et leurs représentants exprimeront la position
coordonnée de leur pays.
Cela dit, il existe un véritable organe de coordination, le Bureau
de liaison OTAN pour la normalisation, qui faisait défaut dans le passé de même
qu’un personnel spécial qui est désormais chargé, au sein du Secrétariat de
l’OTAN pour la normalisation, de préparer le processus de coordination et de
prise de décisions. Ainsi, dans ce cadre L'Alliance a adapté sa façon de penser et d'agir à cette
nouvelle donne. La planification des forces a cessé d'être concentrée sur cette
menace du temps du communisme soviétique. D’ailleurs depuis 1990 l'OTAN a très
substantiellement réduit ses effectifs : de 24 % pour le personnel militaire,
35 % pour les forces terrestres, 32 % pour les unités navales et 41 % pour
les avions de combat. Parallèlement, les pays de l'OTAN ont réduit de quelque
22 % leurs dépenses de défense. Quant aux armes nucléaires basées à terre -sur
aéronefs à double capacité- elles ne représentent plus que 20 % des stocks
détenus en 1990. En Allemagne, les deux tiers des forces positionnées ont été
rappelées et le nombre d'avions de combat y a été réduit de 70 %. Enfin les
forces américaines stationnées en Europe sont passées de 300 000 à 100 000
hommes[52].
De ceci, on constate que progressivement, l'OTAN a commencé à
réviser sa priorité accordée à la notion de "défense territoriale"
visée à son article 5, pour prendre en compte une conception plus large de la
défense reposant sur une coopération politique, appréhendant tous les thèmes
qui, de près ou de loin, risqueraient d'affecter la sécurité. C'est l'un des
enjeux des négociations européennes de nos jours, qui tendent à asseoir
l'Alliance sur un "nouveau concept
stratégique" plus large et plus diversifié, tout en gardant un œil sur
l’esprit du traité de Washington et aux "nouvelles missions ", qui
s’inscrivent désormais dans le cadre du maintien de la paix à la manière
onusienne[53].
En
conclusion :
On peut dire que l’OTAN est une organisation militaire dont son
but était de faire face à la menace
soviétique dans le cadre de la sécurité individuelle et collective telle qu’elle est prescrite dans
l’article 51 de la charte des nations unies. Mais avec la disparition de cette
menace, et vu ses interventions récentes
en Europe dans le cadre du maintien de la paix, l’OTAN est devenue certes l’un
des piliers régulateurs de la coopération et la stabilité de la zone
euro-atlantique, mais dans un autre sens le bras armé, sinon le concurrent des
Nations Unis, notamment dans le cadre de sa fonction du maintien de la paix en Europe.
Delors, la raison de son existence, bien
quelle s’apprécie désormais différemment jadis du temps du communisme,
politiquement et stratégiquement, encore plus fort et plus européen qu’auparavant, l’OTAN reste l’OTAN.
Depuis 1992 du fait de
l’admission de l’ensemble des Etats issus de l’ex-U.R.S.S. (dont ceux du
Caucase et d’Asie centrale), Ont fait
part de leur désir de devenir membre de l'OTAN : la Hongrie, la Pologne, la
République tchèque, la Roumanie, la Slovénie, la Bulgarie, la Slovaquie,
l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, l'Albanie et la Macédoine.
[2] Avant sa disparition en
novembre 2000 et le transfert au profit de l’UE de sa fonction de gestion de
crises
[3] Article 51
[4] Frappes aériennes pour
le compte de la FORPRONU exercées par l’OTAN dans l’es - Yougoslavie
[5] Avant novembre 2000,
c’était l’OTAN et l’UEO
[6] OTAN, aussi connu sous
le nom de Pacte atlantique
[7] sauf l'Autriche, la
Finlande, l'Irlande et la Suède
[8] article 9 du traité de
Washington 1949
[9] Résolution Arthur
Vanderberg.
[10] Article 5 du traité de
Washington
[11] Juin 1948
[12] Benelux ( union
économique rassemblant la Belgique, les Pays-Bas et le Luxemburg )., Canada,
Danemark, France, Islande, Italie, Norvège, Portugal, Royaume uni, Usa.
(
La Grèce et la Turquie en 1952, la RFA y est entrée en 1955 et de suite aux
accords de Paris de 1954 qui on permis la restauration d’une armée allemande et
ce contrairement aux volontés soviétiques qui voulaient une Allemagne
désarmée ). L’Espagne le 30 mai 1982.
[13] Préambule et article 5
du traité de Washington
[14] Supreme Allied
Commander Atlantic
[15] Supreme Allied
Commander in Europe
[16]Le groupe permanent [ SG
] est Crée en même temps que le comité militaire, et fonctionne en tant
qu’organe exécutif du comité militaire. Il exerça une autorité exécutive
journalière sur les groupes régionaux de planifications et sur les
commandements militaires alliés qui leur ont succédé. Le groupe permanent fut
par la suite démantelé en 1966 et son autorité transféré au comité militaire.
[17] Source : : Centre d'Information sur l'Europe ( natodoc@hq.nato.int
) : url : http://www.nato.int/docu/fonda.htm
[18] - Elle examine les
différents sujets en débat au sein de l’OTAN (construction d’une politique
européenne de sécurité et de défense ; élargissement ; défense
antimissile…).
[19] depuis l’adhésion à
l’Alliance de la République tchèque, de la Hongrie et de la Pologne,
l’assemblée compte 214 membres, issus des 19 pays membres de
l’organisation
[20] . L’Assemblée compte
cinq commissions : Commission sur la dimension civile de la
sécurité ; commission de la défense et de la sécurité ; commission de
l’économie et de la sécurité ; commission politique ; commission des
sciences et des technologies
(http://www.assemblee-nat.fr/international/menu-otan.asp)
[21] Source :
www.info-europe.fr
[22] Voir à ce propos
« les privilèges et immunités de l’OTAN : » : http: //lois.justice.gc.ca/fr/P-24/index.html
[23] Ies USA fournissent le
plus gros financement, et le maximum d’équipement. C’est pourquoi des bases
américaines sont installées un peu partout en Europe sur les points
stratégiques.
[24] Ces commandements
sont : la Force sous-marine alliée de l’Atlantique, la Force navale
permanente de l’Atlantique, Flotte d’intervention de l’Atlantique. Le
Commandement allié de la Manche couvre le territoire étendu du sud de la mer du
Nord à l’autre extrémité de la Manche. Le Groupe de Planification régional
Canada-USA couvre la zone de l’Amérique du Nord particulièrement par les
réseaux radar.
[25] 1962-1972
[26] 1972 -1979
[27] Strategic arms
Réduction Talks
[28] Ils en possédaient
autour de 1 0000 au début des années 90.
[29] forces armées
conventionnelles en Europe
[30] Les négociations sur l’armement classique
reprennent et de novembre 1990 en juillet 1992.
[31] Voire à ce propos : Le monde diplomatique « L’Alliance atlantique, cadre de
l’hégémonie américaine » par Paul-Marie de La Gorce, avril
1999 : ( Url : http://www.monde-diplomatique.fr/1999/04/DE_LA_GORCE/11893.html.
[32] Etant donné qu’ils fournissent la part la
plus significative de ses forces
[33] Zone qui ne cesse
désormais de s’étendre avec l’adhésion de nouveaux membres en particulier issus
de l’ex-URSS
[34] Voire à ce
propos : Ratification du protocole au Traité de l'Atlantique Nord
par : DULAIT (André) Rapport 430 (97-98) - COMMISSION DES AFFAIRES
ETRANGERES : url : http://www.senat.fr/somm.html
[35] Le général de Gaule
après avoir été réélu au suffrage universel, prenait-il, au début de 1966, une
décision qu’il devait méditer depuis quelques années : la sortie de la
France non pas de l’alliance conclue en 1949, mais du système militaire intégré
créé dans la panique engendrée par la guerre de Corée. Non seulement les
troupes françaises étaient retirées des commandements interalliés (le mouvement
avait été effectué dès 1959 pour les forces navales de la Méditerranée et dès
1963 pour celles de l’Atlantique), mais la France demandait le transfert de ces
commandements ainsi que des bases ne relevant pas de sa souveraineté hors de
son territoire.
[36] le Conseil des
ministres de la défense et le Comité militaire
[37] Voire à ce
propos : « Retour honteux de la France dans l’OTAN », par
Paul-Marie de la Gorce, janvier 1996 : Url : http:
//www.monde-diplomatique.fr/1996/01/DE_LA_GORCE/2285.html
[38] Voire à ce
propos : « Le Manuel de l’OTAN » : Url :
http://www.vm.ee/nato/docu/manuel/home.htm
Le Manuel de l’OTAN est
un document à vocation didactique réalisé par l’Organisation. Son
« Edition du cinquantième anniversaire » offre une présentation de la
nature de l’OTAN : ses tâches fondamentales, son origine, ses
préoccupations actuelles, etc.
[39] Celle-ci a commencé à
se concrétiser à Berlin, lors du Conseil de l'OTAN du 3 juin 1996, grâce au
développement du concept de groupes de forces interarmées multinationales
(GFIM), souscrit par les ministres de l'Alliance lors du sommet de janvier 1994
[40] Source : Commission
européenne ; Année 2000 :
URL : http://www.lacitoyennete.com/magazine/mots/identite.php
[41] Immédiatement après les
bouleversements européens, l'Alliance a adapté ses missions et ses ambitions au
nouveau contexte. Tel a été l'origine du nouveau concept stratégique, formalisé
en 1991, qui constatait que désormais "les risques pour l'Alliance
tiennent (...) moins à l'éventualité d'une agression calculée contre le
territoire des alliés qu'aux conséquences (...) d'instabilité qui pourraient
découler des graves difficultés économiques, sociales et politiques, y compris
les rivalités ethniques et les litiges territoriaux que connaissent de nombreux
pays d'Europe centrale et orientale". Les ministres de l'OTAN en
concluaient que ces tensions pouvaient "aboutir à des crises mettant en
cause la stabilité en Europe, et même conduire à des conflits armés
susceptibles d'entraîner l'implication de puissances extérieures ou de se
répercuter sur des pays alliés, ayant ainsi un effet direct sur la sécurité de
l'Alliance", Ratification du protocole au Traité de l'Atlantique Nord par :
DULAIT (André) Rapport 430 (97-98) - COMMISSION DES AFFAIRES
ETRANGERES : url : http: //www.senat.fr/somm.html
[42] La Russie a adhéré au
PPP en juillet 94 et a signé à ce titre des accords de coopération en mai 95
[43] Source :
http://www.nato.int, L’élargissement de
l’OTAN, Url : http://www.nato.int/docu/fonda/ela-9501.htm, Chapitre I.
[44] Sans pouvoir de
décision, cet organisme n’était pourtant guère plus efficace que les liaisons
diplomatiques.
[45] Dans le cadre du
"Conseil de partenariat Nord-atlantique", forum intergouvernemental
regroupant 44 pays, un "Partenariat pour la paix" (PPP) a instauré la
coopération politique et militaire avec d'autres pays d'Europe, dans le respect
des principes démocratiques qui sous-tendent l'Alliance: Albanie, Arménie, Autriche,
Azerbaïdjan, Biélorussie, Bulgarie, Croatie, Estonie, Finlande, Géorgie,
Kazakhstan, République kirghize, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Ouzbékistan,
Roumanie, Russie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, ex-République yougoslave
de Macédoine, Turkménistan, Ukraine. Le PPP a facilité la constitution de la
Force multinationale d'application des dispositions militaires de l'Accord de
paix pour la Bosnie (IFOR). De la même manière, elle contribue directement à la
Force de stabilisation (SFOR) que dirige l'OTAN et à laquelle participent 15
pays du PPP.
[46] Dans ce cadre,
vingt-trois Etats de l'ex-Pacte de Varsovie et de la CEI, dont la Russie, ont
passé un accord de partenariat avec l'OTAN, auxquels s'ajoutent d'ailleurs la
Finlande, la Suède, l'Autriche et... la Suisse.
[47] Voir à ce propos l’Acte fondateur OTAN-Russie, de la Charte
OTAN-Ukraine, le Groupe spécial Méditerranée vise à intensifier les relations
avec les pays de la Méditerranée méridionale.
: site web : http://www.senat.fr.
url :
http://www.senat.fr/somm.html:
Quels sont les contrats et les accords
signés entre la Suisse et les organes de l’OTAN? par Anne E. Fournier,
présidente «Femmes, Sécurité et Défense», Lausanne, (Horizons et débats,
numéro 19, avril 2003)
[48] L’Organisation OTAN de
normalisation comprend: Le Comité OTAN de normalisation
II fait rapport au Conseil et se compose de représentants nationaux de haut niveau. C'est l'autorité supérieure en ce qui concerne l'ensemble de ces questions. Le Bureau de liaison OTAN pour la normalisation. Ce Bureau est un organe de coordination interne composé d'un personnel permanent au siège de l'OTAN et de représentants des GCO. Il représente l'ensemble des organes et comités qui s'occupent de questions liées à la normalisation. Le Secrétariat OTAN pour la normalisation. II délègue du personnel auprès du Bureau de liaison et du Comité OTAN de normalisation. Ce petit secrétariat intégré comprend du personnel militaire et civil du Secrétariat international et de l'Etat-major militaire international.
II fait rapport au Conseil et se compose de représentants nationaux de haut niveau. C'est l'autorité supérieure en ce qui concerne l'ensemble de ces questions. Le Bureau de liaison OTAN pour la normalisation. Ce Bureau est un organe de coordination interne composé d'un personnel permanent au siège de l'OTAN et de représentants des GCO. Il représente l'ensemble des organes et comités qui s'occupent de questions liées à la normalisation. Le Secrétariat OTAN pour la normalisation. II délègue du personnel auprès du Bureau de liaison et du Comité OTAN de normalisation. Ce petit secrétariat intégré comprend du personnel militaire et civil du Secrétariat international et de l'Etat-major militaire international.
[49] [49] Lors de l'approbation de la
nouvelle Organisation de normalisation, le Conseil a également adopté les cinq
objectifs prioritaires suivants: Harmonisation des politiques, de la
planification et des procédures de normalisation; Préparation, mise à jour et
contrôle de l'application du Programme de normalisation ; Harmonisation
des questions de normalisation pertinentes, y compris de celles soulevées dans
le cadre du PFP et du CCNA; Collaboration avec des organisations politiques ou
militaires extérieures à l'OTAN sur ces questions; Collaboration avec des
organisations civiles de normalisation.
[50] Le plus connu d'entre
eux est sans doute le bureau militaire de standardisation (BMS), qui se
concentre sur la normalisation opérationnelle, c'est-à-dire sur la doctrine, la
tactique et les procédures
[51]Grands Commandement de
l’OTAN.
[52] Url complet :http:
//www.senat.fr/rap/l97-430/l97-430_mono.html#fn5.
[53] L’OTAN est intervenue
hors mandat du Conseil de sécurité des Nations unie. Source :
http://www.humanite.fr/ - Kosovo, Un général allemand accuse l'OTAN, Bruno Odent, le web de
l’humanité (9 juin 2000)
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